sous le cerisier japonais

De retour du Mali, des images plein la tête, ma vie française a du mal à démarer… Qu'ai-je manqué tout ce temps ? Tant de choses, qui me seront reprochés… Mais qu'importe ! Je suis ici, là-bas, dans l'ombre ou dans la lumière… c'est ma vie.

Neige de pétales

Le ciel de gris, de blanc
Laisse glisser le vent
Au milieu des arbres bourgeonnants
Dans l’antre de ma campagne
Sur la vallée du golf

Les branches chantent
Le saule frétille
L’herbe danse enivrée
Les oiseaux se cachent vite
Contre des troncs inébranlables

Moi, je regarde le souffle
Faisant vivre ce monde vert
Celui que je viens de retrouver
Après tout ce sable poussière
Laissé dans le Sahel brûlant

Je m’assieds sous le cerisier
Il est rose d’un bonheur
Qui vient avant les autres
Et je plonge dans mes rêves
De tous ces moments manqués

Alors le vent me réveille
Par un frisson hivernal
Qui me fait penser à la neige
À cette montagne snobée
Pour rejoindre le désert

Mais pour seul pardon
D’avoir oublié ce désert blanc
Aussi blanc dans sa pureté
Le temps m’a rattrapé
Et nourrit mon espoir

Autour de moi, une neige
Tombe en flocons roses
Plus belle qu’une robe
Portée par les déesses
Elle me sépare du monde

Cette neige éphémère
M’emporte en un souffle
Sur des pistes blanches
Où le froid fait vitesse
Pour le descendeur de pente

Je suis heureux un instant
Dans ce tourbillon de pétales
Qui m’entraîne vers le froid
Dans un autre rêve oublié
Un lieu que je veux retrouver

La nature du printemps
M’a pardonné mon hiver
À vouloir la quitter ainsi
Pour rejoindre un désert sans elle
Lion d’une neige qui m’aime

29 avril 2000

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

prose en quelques clics

Le mystère de Sélingué

Tintin