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voici un petit aperçu de mon voyage au Maroc, en 1996.
Premier pays du continent Africain que j'ai parcouru… et qui a chamboulé ma vision du Monde, de l'humanité, des cultures. Après de multiples voyages en Europe (en Pologne, en Allemagne, en Tchéquie en 1990… le mur venait de tomber ; en Espagne, Portugal, Irlande et Angleterre), ce premier pas sur un sol sablonneux fut un véritable cataclysme. Dès lors que j'avais posé le pied sur le tarmac rougit de l'aéroport de Marakech, ma vie a changé. Encore aujourd'hui, ce sable chaud de l'Afrique m'enivre et me console… comme toute l'humanité qui émane des africains.
Désormais le désert est à mes yeux ce sanctuaire, où aucun homme ne laisse trace, mais où la vie semble devenir la seule vérité absolue.

La fontaine de la plénitude

L'eau manquait
Mais ma soif était assouvie
Par la fontaine de mes rêves
Le bleu de la mer
Décoré par la terre rouge
Donnait l'amour

L'eau manquait
Mais son visage de déesse
M'abreuvait d'une eau
Dont seuls les dieux
Connaissent la formule

Je buvais ses yeux verts
Comme on se rend ivre
Lorsque l'amour y invite
J'avais faim de ses sourires
Elle m'offrait le pain doux
De ses lèvres joyeuses

Je découvrais en elle
La plénitude de l'amour
Et je n'avais plus faim
Et je n'avais plus soif
Tellement sa présence me suffisait

Mais je suis aujourd'hui loin
De son visage angélique
Et ma soif revient
Et ma faim me fait mal

J'ai besoin de la voir
J'ai besoin de l'admirer
J'ai besoin de sa beauté infinie

9 avril 1996 Paris
Fabiàn Honiesky


Palais des rêves

Je veux un palais
Comme celui-là
Tout aussi beau
Encore plus beau même

Je veux des stucs
Je veux des zelliges
Je veux des mosaïques
Aux milles couleurs chaudes

Je veux des plafonds
De bois de cèdre
Tout peint de natures
Par ces artisans

Je veux ce marbre
Sur ce sol plat
Qui ruisselle fou
Au milieu des jambes

Je veux ces portes
Arrondies par l'amour
Gravées de rosas
Reflets du soleil dans l'eau

Je veux cette lumière
Qui pénètre de là-haut
Dans une cours carrée
Toute verte et fleurie

Je veux ces fontaines
Qui apportent la vie
Dans l'enceinte pure
De mes pensées lointaines

Je veux ces poignards
Je veux ces sabres
Je veux ces fusils
Qui luisent autour d'eux

Je veux ces palmiers
Sortis de la terre rouge
Qui réfléchissent leurs vies
Violées par le désert

Je veux ces femmes
Qui cachent derrière elles
Une âme si pure
Oubliée par les esprits

Je veux le sourire
De cette fille douce
Qui accompagnait mes rêves
Là-bas au soleil

Je veux ces jours
De bonheur partagé
Avec toutes ces filles
Qui m'inspiraient la vie

9 avril 1996 Paris
Fabiàn Honiesky


Paradis de l'amour


Le paradis de l'amour
Etait là-bas
Sous la terreur du soleil
Sous la menace du ciel

L'aventure était là-bas
Comme bercée par mes envies
Une image magnifique
De mes rêves d'enfant

La nature était là-bas
Nourrie par les hommes
Aux peaux feutrées
Par la douceur du temps

La beauté lumineuse
Etait aussi là-bas
Fruit de ce soleil orangé
Et de cette terre de sang

La beauté féminine
Elle aussi était là-bas
Elle se cachait derrière
Le sourire d'une française

Mon coeur est encore là-bas
Noyé dans des rêves
Enivré par l'affront
De l'aventure ensablée

Elle est encore là-bas
Pourtant elle n'y est plus
Elle est rentrée avec moi
Celle qui m'envoutait

Puis elle est partie
De cette terre d'enfance
Qui me vit naître
Elle est allée vers le soleil

Elle reviendra peut-être
Elle est pourtant là
Dans mon coeur sauvage
Mais si loin de mes plaisirs

Peut-être que son coeur
Ne sera plus comme là-bas
Une île de paix
Aussi pur que le ciel

Mon amour ne saurait
Poursuivre une ombre
De mes rêves incertains
Ceux d'une aventure infinie

9 avril 1996
Fabiàn Honiesky


Jardin d'Eden


C'était le jour du départ
Le matin avant le retour
Nous marchions ensemble
Vers un paradis de beauté
Pèlerinage des romantiques

Nous regardions émerveillés
Cette nature prospère
Qui nous offrait la lumière
D'un rayon flamboyant
Dans ce jardin d'Eden

Elle était aussi belle
Que ces fleurs épanouies
Qui coloraient mes yeux
Sous cette arche bleue
Au milieu de l'ombre

Elle était aussi douce
Que l' harmonie
Des essences du paradis
Qui naissaient de ce jardin

Ce jardin Majorelle

Elle était ravissante
Elle était resplendissante
Plus encore que ce bleu
Qui empreignait mes sens
Elle était le ciel et son soleil

Son sourire apprivoisait
Mon coeur aventureux

Audacieux innocent

Dans ses yeux verts

Elle brûlait mes envies

Je regardais son visage
Comme une continuité

De ce jardin des amoureux

Contournant son corps

Je voguais sur ses paroles
Comme un sultan

Sur son tapis volant

Je buvais ses mots doux
J'embrassais ses lèvres en mes rêves

J'avais découvert en elle
Toute la beauté originelle

De la nature féminine
Qui nous entourait en ce jour

Dans ce jardin délicieux

Elle était le Maroc
Elle était mon rêve
Celui de la beauté

La beauté d'Eve et d'Adam

De l'amour exotique

9 avril 1996 Chambourcy
Fabiàn Honiesky


Triste retour

Je ne voulais pas quitter
Le soleil et le ciel
Je ne voulais pas quitter
Ces ombres fraîches
Qui font de la vie
Un rêve de paradis

Je ne voulais pas quitter
Ces journées chargées
Auprès d'elle, belle
Je ne voulais quitter
Pour rien au monde
Son sourire si gracieux

Je ne voulais pas quitter
La réalité de mes rêves
Ceux de nuits d'amour
Je ne voulais pas quitter
Cette terre chaude et rouge
Qui berçait mes passions

Je ne voulais pas retrouver
Ce Paris sombre et sale
Qui me faisait pourtant vivre

Je ne voulais pas retrouver

Cette pluie froide
Qui nourrissait pourtant mes soifs

Je ne voulais pas retrouver
Cette raison habituelle
Qui conduit ma vie
Je ne voulais pas retrouver
Cette maison blanche et triste
Qui pourtant la nuit s'endort avec moi

Mais son coeur est parti
Il est retourné au pays
Il n'est pas resté là où mon coeur

Voulait rester à jamais

Alors je l'ai suivi

Et je suis parti

J'ai retrouvé ma maison
J'ai retrouvé ma raison

J'ai retrouvé mon passé
Mais mes rêves sont ancrés
Et son visage est gravé

Dans la pierre rouge

Elle est dans mes rêves lointains
Ceux de revenir pour toujours

Sur cette terre chaude

Et retrouver son coeur intacte

Mais si il n'y est plus

Je n'y retournerais pas

9 avril 1996 Paris
Fabiàn Honiesky

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