mali de mon univers 2

Sahel rose

Il fait plus chaud
Depuis une semaine
Dans le Sahel
Au bout du monde

Tout semble venir
De la dune rose
De Gao la Songhaï
D’où viennent les Touaregs

Ça vient de la porte du désert
Ce petit morceau pur
Là-bas sur l’autre rive
Du côté de Tombouctou

J’ai adoré ce sable
Rose comme l’aurore
Juste au bord du Niger
Qui coule malgré ça

Quand je suis reparti
Je pensais laisser derrière
Le désert et mes rêves
D’explorateur inconscient

Mais à mon retour
Vers la capitale malienne
Une vague brûlante
Nous a poussé plus vite

Au premier arrêt
Quand Mopti apparaissait
Nous étions déjà embaumé
Par la brûlure du vent sec

Passe encore la journée
Quand à l’ombre d’un Sahel
On peut reposer la peau
En début d’après-midi

Passent encore les journées
Bien chargées à marcher
Dans les cases isolées
Du Marché Washington

Mais rien de pire
Qu’un voyage en bus
Enfermé dans un aquarium
À ne plus pouvoir dormir

Et ce vent qui se fait rare
À l’arrivée du car
Dans la circulation lourde
Des minibus verts de Bamako

Rien de pire au Mali
Que de subir cette chaleur
Qui monte autant que la crève
Dans les petits matins frais

18 février 2000


Par admiration

Nous sommes vendredi
Le jour de la prière
Le jour le plus long
Où dans l’humanité
En dehors de quelques-uns
Tout le monde va prier

Tout s’arrête dix minutes
Les rues se vident un instant
Les magasins ferment
On n’entend aucun bruit
Éphémère intensité silencieuse
Que les musulmans créent

Ils ont cette force
Cette grandiose unité
Qui se libère ainsi
Dans toutes les mosquées
Et les rues de Bamako
Lorsque sonne treize heure

Cette étrange unité
Au son du muslim
Exerçant son autorité
Sur toute activité
Au point que les Chrétiens
Y sont alors mêlés

Nous, dans nos prières
Nous nous retrouvons
Dans un lieu saint
Une église, une chapelle
Ce n’est pas dans la rue
Ni à cinq reprise

Est-ce donc une faiblesse
Que de n’avoir d’obligation
À prier notre Seigneur
Quand on voit qu’en rigueur
Ici se dégage un message
D’une seule voix limpide

Il y a tant de chose à faire
Pour nous chrétiens
Qui sommes des millions
Mais qui perdons notre âme
Dans l’individualisme
De nos prières cachées

7 avril 2000

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