ce qui vit au Mali

Souvent on me demande si la violence est quotidienne en Afrique et notamment au Mali. En fait de violence, le peuple dans sa grande majorité, ne laisse pas le voleur impuni. La vindicte populaire est monnaie courante. Malheur à celui qui se découvre, car au cri de colère “au voleur”, la foule répond instantanément, formant une masse compacte autour des protagonistes, armée de barres de fer, de fouets… et dans un chahut incroyable fait le procès dans la rue. Si le présumé coupable l'est effectivement, il lui reste une lueur d'espoir en l'arrivée de la police pour rester en vie et finir sa journée protégé entre les quatre murs de la prison. Au pire le condamner subit la loi châtiment de l'Article 320… Ne reste au voleur que la ruse, l'escroquerie, lui permettant la fuite avant que la victime ne se rende compte du préjudice… Et j'en fis les frais une fois !


Article 320

Pendant de funestes événements
Seulement de 1991
Et même de 1996
Les jeunes Maliens
Usés par les persécutions
Fatigués par la corruption
Utilisèrent un moyen
Aussi terrible que la chaise
Pire qu’une guillotine

Pour se venger de chefs
Qui avaient envoyé en vain
Des militaires sans âme
Mitrailler les foules
Des écoliers aux femmes
En tuant plus de quatre mille
Devenus des martyrs
De la démocratie

Pour répondre en violence
À cette violence terrible
Un massacre ciblé fut institué
Par un article nouvellement créé
Dit l’article 320

Article de loi de rue légitimé
320 pour symbole
Égal à un litre d’essence
Une boîte d’allumettes
Et un pneu usé

Les jeunes étudiants se jetaient tels un
Sur les hauts responsables
Déclarés ainsi coupables
Leur firent boire l’essence
Mirent à leur cou le pneu
Allumèrent l’allumette expéditive

Telle était la sanction
Pour eux et toute leur famille
Avant l’abolition officielle
De l’article 320
Pas vraiment bannit
Je le crains

4 avril 2000

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

prose en quelques clics

Le mystère de Sélingué

Tintin