Bamako ou le contaste africain

C'est dans cette ville éclectique que je passais le plus clair de mon temps malien. Une ville gavée de voitures diesels mal réglées, de bouillonnement ethnique et d'émanations angoissantes. Sur les routes principales, les seules goudronnées, empêtrés dans des embouteillages monstres, les Minibus verts (des Toyota hiace pour la plupart) transportent sans complaisance les voyageurs de la capitale, des banlieues au centre ville. Partout les éboueurs des rues, pieds nus, affublés de vêtements en loque, brûlent des tas d'ordures ménagères, utilisant comme combustible des pneus morts… Tout proches, des commerces éphémères fleurissent comme des champignons, vendant tout ce qui peut se vendre. Comme dans un écrin de poussière et de vétusté, des restaurants libanais brillent d'une occidentalité déconcertante, offrant le faste de la normalité blanche dans ce monde des boui-bouis.

Danger public

Le minibus vert de la mort

Des bancs de métal dessoudés
Des portes sorties de leurs gonds
Des freins à la lessive
Un châssis qui frotte la route
Un pot qui crache son joint de culasse
Et un jeune shooté au volant
Vingt sardines grillées derrière lui
Des pneus usés jusqu’à la corde
Soixante kilomètre/heures dépassés
Arrêt brutal fréquent
Un vrai danger public
À cent francs CFA

PVD

Des murs blancs
Des fleurs en plastique
Des serveuses sur leur 31
Ventilo et climatiseur
Pâtisserie et restaurant
C’est Amandine la belle
Le Bamako des libanais rois

Des cases couleur sable
Des toits de tôle froissée
Un amas d’ordures puantes
Une route défoncée
De jeunes mendiants de marabout
Un boui-boui pour la viande
Dans des sacs ex-béton
C’est juste en face, à côté
C’est la vraie Bamako

16 avril 2000

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